L’automne est traditionnellement l’époque des salons consacrés aux vélos sous toutes ses formes. Le prochain Mondial du deux-roues, à Paris, se déroulant en 2013 (tous les 2 ans), c’est Lyon qui a pris le relais (R’Bike, du 15 au 17 septembre 2012), en plus du rendez-vous annuel de Fréjus (le célébre Roc d’Azur, du 10 au 14 octobre). Et à l’étranger, citons le Salon Eurobike à Friedrishafen (Allemagne), le plus grand salon du vélo du monde, qui s’est tenu début septembre.

Ces salons, qui regroupent de 130 (Lyon) à 1200 (Friedrishafen) exposants, sont l’occasion de découvrir les grandes tendances et  les nouveautés 2013. Le matériel évolue à grande vitesse, que ce soit au niveau du cadre, de la transmission, des roues et des accessoires.

1 – Les cadres

Le poids minimum du vélo étant fixé à 6.800 kgs par l’UCI, les recherches pour réduire la masse de l’ensemble cadre/fourche présentent moins d’acuité actuellement, sauf si l’objectif est de réaliser le vélo le plus léger du monde – ce qui est possible tout en sachant que le résultat final ne sera évidemment pas homologué. Reste bien sûr la rigidité et l’aérodynamisme.

La tendance est d’aller vers l’intégration poussée à son maximum. Oui, on observe que les montages à la carte deviendrons de plus en plus difficle. En effet, le cadre de demain – qui se dessine déjà – aura tellement d’éléments intégrés que l’acheteur n’aura plus qu’à choisir le groupe (transmission), le cintre, la selle, les pédales, et les roues. Le RIDLEY NOAH FAST R-LOT est un exemple de cette tendance. Encore que je présume que l’adéquation cadre/roues n’autorisera pas tous les choix, ce qui existe déjà un peu depuis quelque temps, sauf à « déséquilibrer » complétement sa monture.

Comment se matérialise cette intégration ?  Celle-ci ne touche pour le moment que le haut de gamme. On connait déjà le cadre vendu avec la direction intégrée, la tige de selle, le jeux de pédalier. L’intégration est en train de se poursuivre avec les passages de la câblerie en interne. L’aérodynamisme en est amélioré et c’est plus discret. Mais, les transmissions électroniques n’ayant pas encore supplanté les dérailleurs mécaniques, les constructeurs proposent des cadres pouvant accueillir aussi bien une transmission traditionnelle qu’électrique.

Une étape supplémentaire est également présentée avec les freins dont le mécanisme est fixé directement à l’intérieur de la fourche. C’est notamment le cas de Look, Trek, Ridley, BMC, Giant.

2 – Les freins

Cas particulier: les feins à disque. Et oui, ce système qui s’est imposé depuis longtemps sur les VTT tente une percée sur les vélos de route. Par conséquent, plus d’étrier de freins en haut de la fourche et du hauban, ce qui résoud le problème du freinage sur routes mouillées sur les jantes alu et surtout carbone. Avec le système à disque , le freinage est plus puissant. Mais, s’agisssant d’un procédé hydraulique, il faut ajouter un boîtier de conversion aux leviers de commande sur le guidon. C’est une difficulté, à la quelle s’ajoutent un surplus de poids pour l’ensemble du vélo, l’obligation d’acquérir une autre paire de roues car les entraxes changent, le coût des réparation en cas de voilage d’une roue. De plus, mais ce n’est pas forcément un problème, il semble qu’il faille monter des pneus plus larges – section de 25 mm, par exemple – pour améliorer le grip. 

COLNAGO avance brillamment dans le domaine du frein à disque, comme on peut le voir sur les photos ci-après.

  3 – Les transmissions

Les groupes sont à 10 ou 11 vitesses, cette dernière solution s’imposant sur toutes les transmissions haut de gamme. Quant au dérailleur électrique, il gagne de plus en plus de terrain. Ainsi, Shimano propose son Di2 sur le Dura-Ace (11 vitesses en 2013) et l’Ultégra (10 vitesses, encore en 2013), Campagnolo dispose du groupe EPS sur les Super Record, Record et Athéna, tous à 11 vitesses.

Tous ces groupes sont en double plateau. Pour les amateurs de triple plateau, Campagnolo commercialise l’Athéna 11 vitesses mécanique. Idem pour Centaur et Véloce, mais en 10 vitesses. Shimano a également une offre en pédalier triple, hors transmission électronique.

Les autres fabriquants font évoluer leurs gammes de produits en 2013 avec diverses nouveautés. Citons le pédalier Hollowgram SI SL 2 de Cannondale (une étoile en 10 branches, alors que la « norme » est à 5 branches depuis très longtemps – cependant Shimano sort une étoile de pédalier à 4 branches sur le Dura-Ace); le Sram Red avec option WiFLi  (grande chape sur le dérailleur arrière, ce qui autorise le montage de grande cassette pour la montagne, en compensation de l’absence d’un triple); le Rotor avec capteur de puissance intégré; l’élargissement de la gamme des pédaliers chez FSA, etc…

 4 – Les roues

Le carbone poursuit sa progression, par ailleurs facilitée par l’offre accrue de roues à pneus (le pneu tubeless ne parvenant pas encore à s’imposer). La piste de freinage est en alu ou en carbone. Mais le progrès réside dans le gain de poids de ces ensembles, qui se rapproche des roues carbone à boyaux, tout en étant dotés d’une bonne rigidité, d’un excellent aérodynamisme et d’un confort amélioré.

Au chapitre des nouveautés, signalons les roues Corima Viva et UPS, tout carbone, en version pneu; la roue Mavic CXR 80 carbone à boyau (présence d’un flap pour améliorer le guidage de l’air: recherche d’occultation de l’écart entre le bord de la jante et le pneu); la Scirocco de Campagnolo (alu, 35 mm, 1725 gr.); la gamme élargie de 3T (jantes alu, jantes alu-carbone à pneu, jantes carbone à boyaux ou à pneu); la DT Swiss RRC 66 carbone à pneu dont le prix (très élevé) baisse un peu; la Zipp 202 (carbone à pneu, 1375 gr.), la Vision Metron 81 pour contre-la-montre et triathlon (à boyaux, 1495 gr.), etc…

Question pneus, Michelin sort le Pro 4 Grip  (nouvelle formule de la gomme, améliorant l’adhérence sur route mouillée et la résistance aux crevaisons); Hutchinson vise le haut de gamme avec l’Atom X Light (160 gr.); Mavic se positionne sur le créneau de la tenue de route par temps de pluie avec l’Yksion Pro (chape striée orientant l’eau vers l’extérieur).

Malgré une relative difficulté du tubeless à perçer (sic) sur le marché du pneumatique, on trouve un excellent produit chez Hutchinson avec l’Atom Galactik (240 gr.): tenue de route, confort, gain de performance, sont les améliorations annonçées par le manufacturier.

5 – Les accessoires

C’est à ce niveau que l’acheteur peut personnaliser sa machine. Pédales, chaussures, potences, cintres, selles, casques, compteurs, capteurs de puissance,  porte-bidon, le choix est immense. Il est difficile de citer toutes les nouveautés ici. Mais sachez qu’aucune  marque ne néglige ce volet en proposant chaque année des articles toujours plus séduisants, même si les innovations techniques sont parfois limitées, et qui n’ont pour limite que celle que nous nous fixons en tant que passionné de vélo.

Ainsi, la personnalisation de la décoration du vélo est un élément intéressant chez Look. Prenons par exemple le Look 695 Flag qui peut être livré sous de nombreuse décorations différentes: les couleurs nationales de 19 pays.

Et, puisqu’on en est à évoquer les nouveautés exposées dans les salons, concluons avec un fixie tout à fait étonnant, puisqu’il a – pour supporter la roue arrière – un seul hauban (à gauche) et une seule base (à droite). C’est un fixie élaboré par Black Braid.