Bien se sentir sur votre vélo est un gage d’efficacité et de plaisir. Globalement, le vélo doit être adapté à votre morphologie. Ce n’est pas à vous à vous adapter au vélo. Quoique, si vous débutez, il faudra bien vous habituer à être assis sur une selle de course, même si vous choisissez un modéle confortable.

Le passage en revue des problèmes rencontrés le plus fréquemment peut a priori vous refroidir. Bien au contraire, je considère qu’un cycliste averti en vaut deux. Sensibilisé aux différents soucis qui peuvent survenir, vous saurez mieux les anticiper, et ainsi prévenir les douleurs. Dans cette optique, les rôles du vélociste (aide au choix de la géomètrie du vélo, règlage de la position) et du médecin (examen médical) sont tout à fait complémentaires.

Pratiquer le vélo, c’est faire reposer votre corps sur 3 points d’appui: le fessier, les pieds, les mains. Et, si la taille du vélo et ses réglages ne sont pas ceux qui vous conviennent, des douleurs apparaîtront rapidement à différents niveaux du corps. D’où l’importance de disposer d’une machine appropriée pour bien pédaler. Toutefois, en fonction des douleurs que vous pourriez ressentir ici où là, vous pouvez être amené à apporter des petites modifications aux réglages de départ de votre vélo.

Soigner ses appuis

Les inconforts habituels touchent le périnée, le fessier, et tout le rachis, des vertèbres cervicales aux lombaires. Comme la position sur un vélo de course est plus « couchée » que sur une bicyclette de ville ou un VTC, on est forcément obligé de lever la tête pour voir devant soi. D’où ces fameux torticolis dont on se plaint parfois. En bas de la colonne, on pense bien sûr aux lombalgies qui sont des pathologies récurrentes chez beaucoup de personnes, sportives ou non d’ailleurs. Pour éliminer ces petits problèmes – je ne parle pas bien sûr des pathologies qui nécessitent une réponse médicale, auxquels cas il faudra consulter votre médecin-traitant – la solution passe par des changements de réglages du vélo. On relève un peu le guidon, on baisse légèrement la selle. Pour éviter d’être « couché » sur le cadre, il convient peut-être de réduire la longueur entre la selle et le cintre: avancer le chariot de la selle, mettre une potence plus courte. Sur ces points, votre vélociste sera d’un excellent conseil.

Une « belle mécanique »

Pour l’assise proprement dite, le choix du modèle de selle est essentiel (on trouve sur le marché des selles dont le centre est évidé afin de soulager le périnée), ainsi que la qualité de l’insert du cuissard. De toute façon, je considère que lorsqu’on débute le vélo, un temps d’adaptation est nécessaire avant « d’oublier » la selle. 

Un mot également sur le bassin. Lorsqu’on pédale, le bassin ne doit pas bouger. Il reste horizontal, ce sont les fémurs qui travaillent, tout comme les bielles d’une mécanique. J’insiste sur ce point car je vois trop de cyclistes qui se déhanchent sur leur selle. L’inverse n’est pas bon non plus. Au-delà des résultats des études posturales, mon truc tout simple est de considérer qu’à l’arrêt, assis sur la selle, le bout des chaussures doit toucher le sol. Je sais, ce n’est pas scientifique, mais cela donne une hauteur de selle correcte. 

Puisque je parlais des « bielles », arrêtons-nous un instant sur l’articulation que représente le genou. Très sollicité, il peut parfois faire souffrir. Regardez d’abord la longueur des manivelles. La « norme » actuelle est de 172.5 mm. Sinon; le choix se situe généralement entre 170 et 175 mm. Faire poser des manivelles plus longues, sous prétexte de bénéficier d’un meilleur effet de levier,  n’est pas neutre pour le genou. Attention également à l’utilisation de trop gros braquets.

Les pieds doivent aussi être bien traités. Pour avancer efficacement, il faut appuyer sur les pédales. Entre la plante des pieds et la manivelle, il y a la semelle de la chaussure, la cale et la pédale. Le choix de cet ensemble ne doit pas être négligé si on ne veut pas martyriser ses pieds. De plus, la nature fait que nos jambes ne sont pas toujours de la même longueur. Quelques millimètres suffisent pour causer des petits soucis aux cyclistes que nous sommes. Portez une attention particulière au choix des chaussures que vous allez acheter. L’utilisation d’une semelle correctrice peut être la solution pour améliorer la qualité de l’appui sur la pédale.

Un guidon bien en mains

Le 3ème point d’appui concernent les mains et les poignets. Les douleurs ne manquent pas à ce niveau:  fourmillements, engourdissement des doigts, sensation de poignets « cassés » sont les maux qui reviennent le plus souvent dans les propos des cyclistes. De l’érgonomie du cintre (rond, aile d’avion, etc…), l’emplacement précis des cocottes sur le guidon, la position des mains, l’épaisseur des gants utilisés, la présence de gel dans la paume, dépendra votre confort.

Les tendinites

Restent les problèmes de tendinopathies qui causent parfois des désagréments plus ou moins sérieux et durables. Peuvent être concernés les tendons des membres supérieurs et inférieurs, très sollicités par la pratique du vélo. En dehors des conséquences d’un traumatisme accidentel (chute…), les tendinites peuvent avoir pour origine une mauvaise position sur le vélo. Indépendamment de la posture, le conseil de base est de penser à bien s’hydrater sans attendre d’avoir soif. Je sais, au début ce n’est pas sévident. Mais il vaut mieux boire régulièrement par petites gorgées que boire la moitié de son bidon quand on « crève de soif ». Cela étant, les douleurs persistantes au niveau d’un tendon doivent vous conduire à consulter. Le suivi du protocole de soins qu’établira votre médecin vous permettra de recouvrer tous vos moyens. Cela nécessite parfois un travail de rééducation, de la pérsévérance et de la patience.

Les précautions nécessaires étant prises, bonne route. Et faites-vous plaisir avant tout !