Les dérailleurs électriques: révolution ou simplement tendance ?

Les dérailleurs électriques: révolution ou simplement tendance ?

En cette fin d’année 2012, les vélos équipés d’un dérailleur électrique restent fortement minoritaires. Pourtant, la tonalité générale qui se dégage à la lecture de la presse spécialisée (les magazines mensuels traitant du cyclisme) est que la gestion électronique de la transmission serait en passe de s’imposer rapidement. Et de présenter, à l’appui de leur démonstration, les produits que sortent les équipementiers, et pas les moindres. A telle enseigne qu’un des leaders français de la presse magazine du vélo titrait récemment: « L’électronique avant tout ! ». J’aurais personnellement envie de dire « Dérailleurs électroniques: en avant toute ! » tellement le dérailleur électrique/électronique semble se mettre en ordre de bataille pour confirmer et amplifier sa percée.

Si le dérailleur électrique constitue une option tout à fait efficace et fiable aujourd’hui, son arrivée sur le marché à ce stade n’a pas été un fleuve tranquille. Souvent annoncé par les uns ou les autres, sa sortie a régulièrement été repoussée pour cause de fiabilité (jugée ou avérée) insuffisante.

1 – Un peu d’histoire

Tout d’abord, il n’est pas inutile de se souvenir que le dérailleur mécanique n’est autorisé sur le Tour de France qu’à partir de 1937. Pourtant un dérailleur avait été employé pendant le Tour 1912; celui-ci fut interdit par la suite !

Sans approfondir le sujet, qui n’est pas l’objet de cet article, sachons qu’un prototype de transmission par système de déraillement mécanique de la chaîne avait été présenté au Salon du Vélocipède de Paris en 1869 …

11 – MAVIC

S’agissant du dérailleur électrique, c’est en 1992 que MAVIC équipe les équipes ONCE et RMO d’un système pour le changement de pignon à l’arrière. L’année suivante, la société française développe le ZMS (Zap Mavic System) qui gère par l’intermèdiaire d’un microprocesseur la transmission arrière.

Le Mektronic, premier groupe de transmission électronique sans fil de MAVIC

Sur le guidon, 2 touches permettent de monter ou descendre les vitesses. Il fallut ensuite attendre 1999 pour que MAVIC sorte le MEKTRONIC, première transmission élctronique sans fil.

Dérailleur Mektronic de Mavic par système de contrôle de transmission sans fil (source: http://www.cnr-cmao.ens-cachan.fr/autres_ressources/pdf/TECHNO/154-p40.pdf)

Pour les passionnés des aspects techniques de l’évolution vers la transmission sans fil, je recommande le TP destiné aux terminales scientifiques, option sciences de l’ingénieur, élaboré par David RAVIART, professeur agrégé à la Cité Scolaire BEAUPRE, sis à HAUBOURDIN (Nord). Son TP porte sur le dérailleur MAVIC type Mektronic. Remarquable !

12 – CAMPAGNOLO

1992, c’est également l’année du début de l’histoire de la transmission électronique chez CAMPAGNOLO. Concrétement, la firme italienne poursuivit le développement de son produit en 5 phases pour arriver en 2005 avec un dérailleur électrique qui fut un temps utilisé par plusieurs coureurs sur le Tour d’Italie.

Et, après diverses mises au point, c’est en 2011 que sortit le CTL (Campy Tech Lab) – précurseur de l’actuel EPS (Electronic Power Shitt) – pour équiper le Team Pinarello Movistar. Ainsi équipée, cette équipe gagna 2 étapes du Giro, 1 au Tour de France et 1 à la Vuelta.

Dérailleur électronique Camp Tech Lab (source:http://www.bikeradar.com/news/article/eurobike-2011-campagnolos-electronic-drivetrain-nearing-launch-31538/ )

Par la suite, le système de pilotage électronique de la transmission de CAMPAGNOLO fut validé et fit ses grands débuts commerciaux en novembre 2011 sous le nom d’EPS.

13 – SHIMANO

Pendant ce temps-là, SHIMANO ne restait pas les bras croisés. En 2008, la firme japonnaise présenta son 1er dérailleur électrique. Mais la véritable révolution du dérailleur électrique se produisit en 2009 avec la commercialisation du Dura-Ace Di2, rejoint fin 2011 par le groupe Ultegra Di2.

14 – La situation à fin 2012

La concurrence travaille également sur la transmission électrique. C’est notamment le cas de TISO et de SRAM. Cependant, ces deux équipementiers n’ont pas encore officialisé la date de sortie de leurs produits.

Dès lors, à la veille de 2013, les deux leaders mondiaux de la transmission – SHIMANO et CAMPAGNOLO – sont en position de force sur le créneau du dérailleur électronique.

 Fin de la 1ère partie

Sommaire de la suite, à venir prochainement:

2 – Les offres 2012/2013

3 – Les dérailleurs électriques: qu’apportent-t’ils précisèment ?

4 – En forme de conclusion: quelle perspective pour le cyclisme de masse ?

 

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